On entend de plus en plus parler de nouvelles technologies telles que les « cryptomonnaies », le « métavers », les « NFT », ou encore le « web3 », et celles-ci sont invariablement présentées comme des innovations incontournables du monde de demain, sans que ne soit jamais vraiment expliqué ni pourquoi ni comment… sauf une chose : c'est grâce à « la blockchain » ! En plus de ces nouvelles technologies, « la blockchain » est censée également révolutionner certaines pratiques existantes : par exemple la certification de documents (notariat, diplômes) ou la traçabilité (supply chain, agro-industrie), et parfois même, la démocratie (vote électronique)…
Mais, en vrai, ça sert à quoi, une blockchain ?
Après avoir rapidement expliqué les bases du fonctionnement d'une blockchain, nous partirons de cet état de fait technique pour se poser plusieurs questions (et y répondre !) : concrètement, ça fait quoi, une blockchain ? dans quelles hypothèses ? et du coup, quelles sont les limites de cette technologie ? mais alors, est-ce que ça résout un problème qui existe dans le vraie vie ?
En conclusion, nous reviendrons sur le caractère d’« innovation de rupture » systématiquement associé à cette technologie, et nous nous questionnerons sur son rôle en pratique, non plus techniquement, mais socialement et politiquement.
→ Mes billets sur les limites techniques des blockchains.
Biographie académique courte de l'intervenant :
Pablo Rauzy est maître de conférences en informatique à l’Université Paris 8 et membre de l’équipe PASTIS du LIASD. Avant sa prise de poste à Paris 8 en 2016, il a été doctorant dans l’équipe SEN de Télécom ParisTech puis post-doctorant dans l’équipe Inria Privatics au laboratoire CITI à Lyon. Ses travaux de recherche portent de manière générale sur la sécurité informatique en touchant à différents aspects du domaine : privacy et contrôle, formalisation et modélisation, cryptographie et implémentation ; toujours avec la volonté d’une approche émancipatrice consciente du caractère non-neutre des sciences et technologies. C’est ce souci qui l’a conduit à devoir finalement s’intéresser aux blockchains dans le cadre de sa recherche, pour rendre accessible au plus grand nombre leur fonctionnement, leurs limites, et leurs dangers.